Discours du Père Geo Longrée le 3 juin 2018 à Juprelle
Homélie pour la fête du Corps et du Sang du Christ - B
par le Père Geo LONGREE
Mes chers amis,
C’est la dernière fois que j’ai l’occasion de vous parler, à vous tous qui êtes venus des quatre coins de l’Unité Pastorale des Douze, mais de plus loin aussi. Je ne ferai pas une homélie classique. Ce sera plutôt comme une conversation familière avec vous. Mon petit discours aura trois parties. Chacune d’elles sera introduite par une parole de la Bible.
Première partie
Dans la Bible, je lis cette parole que Dieu dit à Abraham : Quitte ton pays et ta parenté, et va dans le pays que je t’indiquerai.
Pour moi, à dix-neuf ans, c’était aussi comme si Dieu m’avait dit : « Quitte tes parents, ta famille, tes amis, les scouts, et va dans le pays que je t’indiquerai. » Le pays que Dieu m’a indiqué, c’était le noviciat des Jésuites. Ce fut un grand sacrifice pour mes parents et ma famille. Si je vous parle de cela, c’est pour évoquer le parcours qui m’a conduit jusqu’ici.
Cette parole de Dieu : Va où je t’indiquerai a rythmé et donné un sens à toute ma vie religieuse. Après la longue formation au sacerdoce et à la vie de Jésuite, le pays où Dieu m’a envoyé pour travailler à son Royaume, c’était les collèges où j’ai enseigné pendant plus de trente ans : Tournai, le Congo, Bruxelles et Verviers. J’en garde un bon souvenir et j’espère qu’il en est de même pour les élèves aussi. J’en vois plusieurs dans cette assemblée.
Lorsqu’à soixante-cinq ans, j’ai été pensionné, je fus envoyé à la paroisse Sainte-Foy, à Coronmeuse (Liège). Passer des collèges dans une paroisse, ce n’est pas évident. On ne traite pas des paroissiens comme on traite des élèves. Dieu avait mis sur ma route un prêtre remarquable, le curé Jean Houbiers. Je l’ai écouté, admiré, et j’ai essayé de l’imiter. Dans ce quartier assez pauvre, je me suis surtout occupé des enfants défavorisés. Pour eux, j’ai organisé des camps de vacances à la mer. Je n’oublierai pas la joie de ces enfants qui n’avaient jamais vu la mer.
Après dix belles années dans cette paroisse, je suis venu à Villers-Saint-Simélon avec l’abbé Houbiers pour remplacer, au presbytère, l’abbé Bovy, curé de Villers, qui prenait sa pension. Je découvrais le pays rural que je ne connaissais pas. Aidé par l’abbé Houbiers, j’ai commencé une nouvelle pastorale. Nous avons été chaleureusement accueillis.
Peu de temps après notre installation à Villers, le doyen d’Ans, Jacques Bever, m’a demandé de le soulager en prenant en charge la paroisse de Lantin. Je l’ai fait de tout cœur. Villers et Lantin étaient cette nouvelle terre où Dieu m’envoyait. Cela explique les liens profonds qui m’attachent à ces deux paroisses.
Lorsque fut constituée l’Unité Pastorale des Douze, ma vie a un peu changé. Avec mon scooter, j’allais d’un village à l’autre, d’une maison de repos à une autre. Je m’arrêtais dans des maisons pour faire connaissance, et souvent pour préparer baptêmes, mariages et décès. Des relations profondes se sont établies entre ces villages et moi. Quelques grandes et vraies amitiés sont nées que je n’oublierai jamais.
Deuxième partie
Dans cette seconde partie de mon petit discours, je voulais vous exprimer les sentiments intimes et personnels que je ressentais pour vous. J’entrais dans le domaine affectif et je cherchais les mots pour vous dire que je vous aime bien. Ces mots étaient dans mon cœur, mais les exprimer c’est une autre affaire. Alors je me suis rappelé quelques paroles de la lettre que saint Paul a écrite pour les Philippiens. Saint Paul avait fondé dans cette ville de Philippes une petite et fervente communauté, et de sa prison, il leur a écrit. Sans me prendre pour saint Paul, je vous adresse avec les mêmes sentiments que lui cette déclaration d’amour :
Je rends grâce à mon Dieu quand je fais mention de vous, chaque fois que je prie pour vous. C’est toujours avec joie, à cause de ce que vous avez fait pour l’Evangile en communion avec moi, depuis le premier jour jusqu’à maintenant. Et puisque Dieu a si bien commencé chez vous son travail, je suis persuadé qu’il le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Il est donc juste que j’aie de telles dispositions à votre égard, car je vous porte dans mon cœur, puisque vous communiez tous à la grâce qui m’est faite de justifier et d’affermir l’annonce de l’Evangile jusque dans ma prison. Oui Dieu est témoin de mon attachement pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus (Philippiens, 1, 3-8).
Ce passage de Saint Paul, c’était la parole biblique qui devait introduire la deuxième partie de mon discours.
Troisième partie
Parole de la Bible : Prenez et mangez, c’est moi. Prenez et buvez, c’est moi.
Ces paroles nous rappellent que nous fêtons aujourd'hui la fête de l’Eucharistie, la fête du Corps et du Sang de Jésus. Cette fête a son origine dans le diocèse de Liège, grâce à sainte Julienne de Cornillon.
L’Eucharistie a toujours été au centre de ma vie de chrétien et de prêtre, comme elle doit l’être aussi dans votre vie. Je célèbre souvent la Sainte Messe. Vous y participez souvent, vous aussi. Nous devons tous veiller à ne pas nous habituer à la messe. Chaque fois que je célèbre, il faudrait que ce soit comme ma première messe. Il faudrait que pour vous aussi, chaque fois que vous participez à la messe, il y ait toujours le souvenir, la foi et la ferveur de votre première communion.
Le jour où il a été ordonné prêtre, et après sa toute première messe, saint Jean Bosco a béni sa maman. Et sa brave maman lui a dit cette parole qu’il n’a jamais oubliée : Giovani, ne t’habitue jamais à dire la messe. Quelle foi, quelle sagesse, quelle tendresse, chez sa maman !
Si je m’arrêtais ici, j’oublierais quelque chose d’essentiel dans ma vie : la place de la Vierge Marie. C’est surtout ma maman qui m’a appris à dire le Je vous salue Marie, et qui a fait que j’ai une grande dévotion envers Marie. Je la prie tous les jours. Je vous confie tous et toutes à Elle. J’aime aller souvent à Banneux et invoquer Marie sous ce vocable : La Vierge des Pauvres
Je vous embrasse tous. Père Geo
N.B. Je remercie tous ceux et toutes celles qui m’ont envoyé une petite carte. Je ne pourrais pas écrire à chacun. Mais, à vous tous, merci pour votre participation chaleureuse à cette fervente Eucharistie du 3 juin. Merci également à la chorale pour sa belle participation.
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