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  • pour la paix

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    La messe pour la paix, à Villers-Saint-Siméon en 2014,  aura été une messe participative. Faute de chorale, c’est l’assemblée toute entière qui a chanté la messe. Et l’église s’est remplie de ses chants. La satisfaction étant générale, voilà une expérience à recommencer.

    Parmi les qui on marqué l’office, notons en deux.. A la communion, chacun a pu faire siennes les paroles d’Aragon « Que serais-je sans toi…  J’ai tout appris de toi… ». A la sortie, le dernier chant « Nos mains … Quand on ouvre nos mains…  on entre dans  un autre monde » mettait une précision nécessaire au cri : « Nous irons tous au Paradis » que nous avons tous chantonné certainement.

    Pour donner un souvenir marquant, nous avons inscrits ci-dessous, l’homélie du Père Geo sur la Paix.

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    Messe pour la Paix

     

    (Fête du village à Villers-Saint-Siméon)

     

    LE 7ème DIMANCHE DE PAQUES (A)

     

     

    Homélie par le Père Geo LONGREE

     

     

    Parler de la paix dans un monde de violence, est-ce possible ? Est-ce utile ? N’est-ce pas une utopie ? Après la dernière guerre mondiale et toutes ses horreurs et atrocités que nous connaissons, n’avait-on pas proclamé : Plus jamais ça !… ? Or, il ne se passe pas un jour dans le monde sans qu’il y ait quelque part de la violence, des combats, des conflits : la Thaïlande, la Syrie, l’Ukraine, le Mali, la Centrafrique…

    Malgré tout cela, je crois qu’il est possible de parler de la paix dans un sens positif. Mais pas n’importe comment, et pas de n’importe quelle paix.

    Pour parler de la paix, il faut partir de l’Evangile, de ce que Jésus lui-même en dit. La veille de sa mort, il a laissé à ses apôtres, comme son testament le plus précieux, ces mots qu’il ne faut jamais oublier, et qui valent aussi pour nous. Je les cite : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.

    Pourquoi ces deux verbes laisser la paix et donner la paix ? Je vous laisse la paix comme idéal à réaliser. Mais pas n’importe quelle paix. Je vous donne ma paix  qui est la paix de Dieu. Une paix que le monde est incapable de donner.

    Quand Jésus parle de paix, son propre pays est occupé par les légions romaines et, même parmi ses disciples, il y avait des Zélotes, c’est-à-dire des résistants qui étaient pour la libération de leur pays par la violence. Quand Jésus parle de paix, il sait qu’on prépare toute la violence qui va s’abattre sur lui le jour suivant et qui le mènera jusqu’à la croix.

    Dans le monde il y a, il y aura (hélas !) toujours des guerres, des frontières, des armes de plus en plus puissantes et destructrices. C’est une compétition entre les Etats. Celui qui sera le plus puissant, le plus fort, le plus violent imposera sa loi par la force et, tout cela, souvent pour des besoins économiques et d’exploitation des richesses de la terre. Rappelez-vous les colonisations, et l’asservissement, sinon la destruction de beaucoup de cultures et de peuples. L’Eglise elle-même n’a pas toujours compris ce qu’était cette vraie paix de Dieu. Pensez aux croisades, à l’Inquisition, aux guerres de religion, etc.

    Mais je reviens à la paix que Jésus nous donne. Elle est la paix du cœur, la paix au cœur de l’homme. C’est cette paix que Jésus a laissée dans le cœur de ses apôtres. Que de fois il leur a dit : C’est moi, n’ayez pas peur, la paix soit avec vous. ! La seule vraie paix, c’est la paix du cœur, paix qui est un don de Dieu, qui s’entretient par la prière. Cette paix du cœur est plus forte que la violence. Certes elle ne va pas automatiquement supprimer armées, conflits, frontières… Mais elle rayonnera de cœur à cœur et se répandra. Cette paix du cœur ne peut s’obtenir qu’en observant le grand commandement de Jésus : Aimer son prochain, et il va plus loin : Aimer ses ennemis. L’amour, la tendresse, sont le seul vrai rempart contre la force violente et aveugle.

    Notre premier effort, c’est d’avoir le cœur en paix. Ce n’est pas toujours facile car tant de soucis, d’inquiétudes, de peurs agitent notre cœur. Nous oublions que cette paix est don de Jésus, qu’elle s’obtient par la prière. Mais elle est contagieuse. Quand on a la chance de rencontrer quelqu'un qui est vraiment pacifié, on se sent mieux. Sa paix pénètre dans notre cœur et, de notre cœur, elle touchera d’autres cœurs.  La paix est contagieuse, capable de vaincre des forces brutales.

    Le grand saint François d’Assise qui a composé la belle prière pour la paix : Seigneur, faites de moi un artisan de paix, lui si rayonnant, si pacifique n’a pas toujours été en paix. Un jour, il remontait dans son ermitage de montagne et, contrairement à son habitude, il n’est pas allé saluer ses frères pour leur donner la paix. Pourquoi ? Parce qu’il n’avait plus la paix dans son cœur. Et pour lui, dans cet état, dire des paroles de paix à ses frères, cela aurait été faux et sans valeur. Son cœur était troublé, car dans l’ordre des franciscains qu’il avait fondé selon l’idéal de l’Evangile, il voyait des frères qui s’écartaient de cet idéal et qui le faussaient. Il avait peur pour l’avenir. Il avait besoin de jours de solitude et de prière pour retrouver la paix. Il devait comprendre que son œuvre était l’œuvre de Dieu et non la sienne. Et c’est seulement après avoir remis l’ordre des franciscains entre les mains de Dieu qu’il a retrouvé paix et joie et a pu retourner vers ses frères et leur dire : La paix soit avec vous.

    C’est ainsi que nous devons agir. Quand nous sommes écrasés de soucis, d’inquiétudes, de peurs de l’avenir, que ce soit pour nous, pour nos proches, pour le monde, remettons-nous simplement entre les mains de Dieu, source de la seule vraie paix que le monde ne peut donner. Mais ça ne nous empêche pas d’agir selon cette maxime que saint Ignace donnait à ses frères jésuites : Agissez comme si le résultat et la réussite de votre action dépendaient de vous seuls, mais quand vous avez fait tout votre possible, abandonnez le résultat de votre action entre les mains de Dieu.

    N’ayons pas peur de manifester notre amour, notre tendresse pour le prochain. Pour cela, nous avons un cœur fait à l’image de Dieu, et des yeux, et des lèvres, et des mains pour l’exprimer.

    Que de fois, après une guerre horrible, vainqueurs et vaincus ont signé un traité de paix ! Mais ces traités ne durent pas longtemps. On se réarme et la violence reprend, malgré les signatures officielles. Nous, c’est avec Dieu que Jésus nous propose de signer un traité de paix définitif. Le texte en est connu : c’est le fameux passage des Béatitudes. On s’engage à vivre les Béatitudes : Avoir un cœur de pauvre, être doux et non violent, pardonner, vivre dans la justice, supporter les persécutions au nom de Jésus…  Nous signons ce traité lorsque nous vivons en baptisés. D’autres, non croyants, le signent par la droiture de leur conscience. Et de son côté, Dieu signe ce traité par un simple signe, le signe éternel et indestructible, le signe de la croix. Pensons-y quand nous le traçons sur nous.

    Tous, malgré notre engagement du baptême ou notre bonne conscience, il peut nous arriver de violer ce contrat. Dieu, jamais. La croix sera toujours dressée sur le monde, nous rappelant que c’est par sa croix que Jésus nous offre la vraie paix. Dieu jamais ne violera ce contrat. Sa signature, la croix, est glorieuse, elle a vaincu le mal pour toujours.

     

    Seigneur fais de nous des artisans de paix.

    Là où il y a la haine que nous mettions l’amour.

    Là où il y a la violence que nous mettions la douceur.

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